Céline Sciamma au festival de Berlin, à la sortie de la projection de son film « Tomboy », février 2011
Le festival international de cinéma de Berlin, l’un des plus grands au monde, aime le cinéma français… et les femmes. Brigitte Sy, Céline Sciamma ou encore Anne Villacèque présentent chacune une œuvre dans les salles bondées de cinéphiles et de professionnels du cinéma. J’ai laissé traîner mon oreille par là : définitivement, le public est enthousiaste.
Le festival de Berlin est commencé depuis trois jours et déjà, le mot est passé : Tomboy, de la Française Céline Sciamma, va faire un carton. La jeune réalisatrice présente son deuxième long-métrage après Naissance des pieuvres en 2007. Écrit et tourné en 5 mois seulement, avec un budget de 500 000 euros, Tomboy raconte avec une grande délicatesse l’histoire de Laure, une fillette de 12 ans, qui se fait passer pour un garçon dans son nouveau quartier.
La très jeune interprète, Zoé Heran, fascine et trouble dans son corps gracile de garçon manqué et le travail de direction d’acteurs exécuté par Sciamma est époustouflant. « Je voulais raconter l’intimité d’une famille », explique la réalisatrice, « je ne voulais pas de drame social ». Des images sensuelles vient nous raconter un instant de la vie d’un enfant, au plus près des visages et des corps, comme dans son premier film qui se déroulait dans l’intimité troublante des vestiaires d’une piscine. « C’est le film qui raconte le mieux l’enfance au XXIe siècle », lance un spectateur conquis après la projection.
Zoé Heran dans « Tomboy »
Les mains libres, de la Française Brigitte Sy, un véritable chef-d’œuvre, courageux et on ne peut plus personnel, avait bouleversé les quelques journalistes présents pendant les projections de presse avant le festival. J’y ai moi-même vidé mon paquet de Kleenex. Le film, sorti en France en juin 2010, trouve à Berlin l’occasion de rencontrer son public mondial. Youpi pour Brigitte Sy – une merveilleuse artiste que j’ai eu la chance de rencontrer aujourd’hui et dont je vous livrerai l’interview sous peu.
Et gageons qu’E-Love, film très parisien et très féminin d’Anne Villacèque, connaîtra un certain succès auprès des Allemands friands de néo-Nouvelle Vague et de « légèreté française » – bien que le film soulève aussi des questions bien contemporaines sur la misère sentimentale, qui ne trouvent pas d’issue dans l’amour virtuel et autres sites de rencontres amoureuses.
Pas de photos de Kevin Spacey ou de Madonna à vous rapporter, chers lecteurs, mais celle-ci : une petite manif organisée par des étudiants italiens à Berlin à l’entrée du festival, pour faire tomber Berlusconi… probablement inspirée par le grand élan de liberté égyptien. BASTA!
La Berlinale est en effet l’endroit idéal pour protester à tout instant, lorsqu’on voit la queue infinie de cinéphiles venus acheter leurs tickets pour les séances du lendemain. Toute la ville est en effervescence pour la grand-messe du cinéma, sur laquelle le rideau tombera le 20 février. D’ici là, amis lecteurs, je vous rapporterai d’autres bonnes nouvelles du grand écran.
La foule se presse au centre du festival, pour acheter des places pour les séances des jours suivants.
Commentaires